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Comment apprendre à forger en autodidacte?

Voici la méthode que j’ai suivi pour commencer à forger seul. Ce n’est clairement pas la seule méthode envisageable et certainement pas la meilleure. Une formation chez un forgeron expérimenté est surement l’approche la plus académique mais certaines personnes, comme moi, préfèrent découvrir les activités par elles-mêmes en soirée ou pendant les temps libres. Internet regorge d’informations et de ressources, il faut juste faire une sélection et suivre une stratégie pour ne pas se disperser.


Lire, regarder, écouter, . . ., apprendre

On commence par un peu de lecture. Le site web de Gérard Heute est une mine d’informations pour un débutant avec une orientation coutellerie. Un site web a visiter impérativement à mon avis

J’ai beaucoup apprécié la lecture du livre Techniques et savoir-faire du forgeron de Nicholas Wicks. Il est bien équilibré entre explications et illustrations.

Un autre livre en anglais écrit par une forgeronne qui est aussi très bien illustré et avec une approche très pratique : Backyard Blacksmith de Lorelei Sims.

Il y a aussi énormément d’informations sur les forums. Cependant, l’information n’y est pas triée, pas nécessairement vérifiée, et c’est difficile de s’y retrouver. L’idéal est de participer en montrant ses projets et en sollicitant les conseils. J’ai reçu beaucoup de conseils judicieux sur le forum ForgeFr.

YouTube est l’ami de l’apprenti forgeron. Il y a énormément de vidéos qui expliquent les techniques et le format vidéo convient bien pour montrer comment faire. Par rapport à d’autres activités, je trouve que les vidéos sur la forge sont globalement sympathiques. Par exemple : Les couteaux de la berchere est très sympa à regarder, Lanceur de L’Âme aussi.

Un Youtoubeur forgeron qui fait des vidéos particulièrement intéressantes : Torbjörn Åhman. Je ne me lasse pas de regarder ses vidéos avec des belles réalisations et des démonstrations de techniques. Incontournable !

Ensuite, il faut commencer à rassembler le matériel. Le minimum pour forger est de chauffer le métal et de taper dessus. Il faut donc une forge, un marteau et une enclume. C’est suffisant pour commencer. Ensuite, beaucoup d’outils peuvent être fabriqués. C’est un élément qui fait le charme de cette activité. Je pars quand même du principe qu’on dispose aussi des outils classiques du bricoleur moyen.

C’est un avis vraiment très personnel mais je trouve qu’on est parfois dogmatique dans beaucoup de discussions, sites web, bouquins à propos du matériel à utiliser pour forger. Or, quand on voit comment travaille les forgerons en Afriques ou en Asie, on s’aperçoit qu’on peut faire beaucoup de belles choses sans avoir l’enclume réglementaire, la forge construire d’une manière bien définie, le marteau avec un manche absolument réalisé dans tel bois,... Forger est surtout une question de savoir-faire, d’entrainement qui donne de l’expérience, et de bon sens. C’est pas uniquement une question d’outils et de matériel. Cela dit, si vous voulez m’offrir un marteau pilon à 10,000 euros, n’hésitez pas.

Même si on ne va pas, à priori, acheter des outils de forgeron professionnel, c’est utile de regarder à quoi ressemble ce matériel et les prix indicatifs. Comme ça, on est prêt à commander si on gagne au Loto au aux courses hippiques (- ;. Non, sans blague..., ça permet de se méfier du matériel à très bas prix qu’on trouve assez facilement sur le web. Je ne désire pas citer de marque pour donner un avis négatif, je les cite uniquement en cas d’avis positif. Mais globalement, si c’est 10X moins chère, il y a surement une explication... Et elle ne va pas nous plaire. Il y a certainement des exceptions et des bonnes affaires mais ça demande d’avoir des avis ou des retours d’expérience fiables.


Le matériel, en commençant par l’indispensable

Le plus indispensable : le matériel lié à la sécurité. Vous trouverez cette liste dans la page d’accueil (menu de gauche).

Le plus simple : le marteau. Franchement, pour commencer, inutile d’acheter un marteau étiqueté "de forgeron". Et c’est une mauvaise idée de s’orienter vers une grosse masse de maçon. Il ne faudra pas taper très fort juste quelques fois jusqu’à épuisement. Il faudra taper fort, de nombreuses fois et rester en forme pour continuer le travail. Un simple marteau quand même assez gros (genre qui s’approche du kg) conviendra très bien. Il faut juste qu’il soit émoussé pour ne pas marquer les pièces. Ca s’arrange assez facilement avec une petite meuleuse d’angle, une ponceuse à bande ou n’importe quel outil abrasif.

L’enclume. Ca se complique un peu. Une enclume neuve de qualité est inabordable pour l’amateur. Une enclume neuve qui ne coute pas chère va se marquer rapidement. L’idéal est de trouver une bonne occasion. Sinon, il y a aussi le tas (un gros morceau de métal) pour "apprendre sur le tas", il parait que l’expression vient de là. Certaines personnes utilisent un morceau de rail de chemin de fer ou un morceau de poutrelle. Encore un fois, peut importe l’outil, l’important est ce qu’on fait avec.

La forge. On a le choix entre une forge au charbon ou une forge au gaz. Une forge au charbon peut être construite vraiment très simplement. La construction d’une forge au gaz nécessite de savoir souder et est un peu plus technique. A l’utilisation, les deux types de forge ont des avantages et des inconvénients. Forge à gaz : allumage très rapide, peu de risque de bruler le métal, pas de fumée ni d’odeur. Forge à charbon : possibilité de chauffer des grandes pièces, pas besoin de manipuler/stocker du gaz, peut facilement chauffer fort pour souder, le charme de l’utilisation d’un feu qu’on a allumé soi-même (ça c’est pas très objectif…). Les forges au gaz qu’on peut acheter sur le net à des prix très faibles (100-200 euros) ne m’inspirent vraiment pas confiance. Surtout avec un isolant fibreux apparent qui va libérer des fibres. A éviter.

Forge à charbon facile à construire. J’aime bien la méthode du Lanceur de L’Âme pour construire cette forge à charbon et les explications sont claires. Globalement, cette chaine Youtube est très sympa à suivre.

Encore une fois, le site web de Gérard HEUTTE est très intéressant avec ses explications sur le fonctionnement et l’utilisation d’une forge à charbon.

Inutile de préciser que si vous désirez vous inspirer de la meilleure forge au charbon de l’univers, vous devez aller jeter un œil à ma forge à charbon avec le menu de gauche (-;

Type de charbon ? Il y a des discussions interminables à propos du type de charbon. J’en ai essayé plusieurs et ça a fonctionné dans tous les cas avec quelques petites différences. Le charbon de bois s’allume facilement, ne sent pas trop fort, est facile à trouver et le feu est facile à gérer. Tu es un pro du BBQ, alors tu seras un pro de la forge au charbon de bois. Par contre, il faut passer son temps à casser les gros morceaux et essayer d’avoir une taille des morceaux uniforme. Il faut aussi charger plus souvent car la combustion est plus rapide. Le charbon (de terre) pour forge est calibré et près à être utilisé mais c’est plus difficile à trouver. Ça chauffe fort. C’est aussi plus difficile à allumer. Je démarre avec du charbon de bois avant de charger avec du charbon de forge. J’ai aussi essayé avec du charbon de chauffage qu’on trouve dans les magasins de bricolage. C’est des mélanges anthracite+coke de pétrole. Bein, en vrai, ça fonctionne aussi. Il y a par contre plus de résidu (laitier de charbon) au fond de la forge.

Inutile de préciser que si vous désirez vous inspirer de la meilleure forge à gaz de l’univers, vous devez aller jeter un œil à ma forge à gaz avec le menu de gauche (-;

Scier, limer, brosser du métal, j’aime bien, mais à petite dose. Il faut s’équiper de ses outils à main basiques. Mais la meuleuse d’angle de 125mm est un outil très versatile qui peut nous faire économiser beaucoup d’énergie. Et ça vaut la peine d’investir dans un modèle de qualité. Avec des disques fins pour tronçonner, des disques abrasifs pour limer et la brosse ronde pour brosser (brossage assez agressif). On voit souvent des meuleuses d’angle utilisées sans le garant. Je trouve que c’est une très mauvaise idée car le disque peut casser.

Les pinces/tenailles de forgeron sont nécessaires pour tenir les objets qu’on forge mais c’est contournable si on démarre d’une barre assez longue. On peut tenir le bout de la barre et éventuellement la refroidir régulièrement avec de l’eau. Sur un petit objet, on peut aussi souder temporairement une barre pour le tenir à bonne distance. On finit quand même toujours par avoir besoin d’une tenaille et je trouve que c’est un bon exercice de la forger soi-même. Regardez mes exemples avec le menu de gauche.

Ca coûte trois fois rien alors inutile de s’en passer. Quelques briques réfractaires posées ici et là dans l’atelier permet de déposer des pièces chaudes sans aucun risque.


Le matériel, en continuant avec l’optionnel

L’étau de forgeron. J’hésitais à le mettre dans les outils incontournables. Avec des outils d’enclume assez simple à construire soi-même (regardez dans mes projets), on peut souvent s’en passer. Cependant, son absence finira rapidement par nous compliquer la vie. On peut trouvez des étaux de forgeron d’occasion où à restaurer. C’est quasiment increvable et même un étau très rouillé et grippé peut être restauré assez facilement. Sinon, un étau de mécanicien peut dépanner.

Pour réaliser des revenus (traitement thermique après la trempe pour assouplir légèrement l’acier trop cassant), on chauffe à +/-200°C pendant +/- une heure. A préciser en fonction du type d’acier. On peut utiliser le four de sa cuisine mais je trouve que ce n’est pas une bonne idée car la pièce dégage des substances qu’on ne veut pas retrouver dans son entrecôte ou dans son gâteau. Il existe des fours très bon marché. Autant en avoir un dans son atelier si on a la place. On peut imaginer l’équiper d’un thermostat programmable pour réaliser des cycles précis. C’est pour moi un futur projet.

Outil assez optionnel pour un forgeron débutant mais plutôt incontournable pour le coutelier : la ponceuse à bande. Je me débrouille avec un modèle assez classique et assez économique. Les professionnels utilisent un backstand avec une bande abrasive plus fine et plus longue. C’est assez chère à l’achat ou assez complexe à construire. Ca prend aussi beaucoup de place. C’est pour ces raisons que je m’en passe pour l’instant.

Une foreuse à colonne est très pratique. Mais on peut percer des trous en forgeant. Ca a l’avantage d’enlever peu de matière. On étire le métal autours du trou avec un poinçon à chaud alors qu’on enlève de la matière en forant. Pour les petits perçages, une visseuse peut faire l’affaire.

Ce n’est pas indispensable mais être équipé d’un poste à souder est vraiment très pratique. On peut réaliser des assemblages et même des soudures à la forge mais ça prend du temps et demande beaucoup de technique. Personnellement, n’étant pas un puriste de la forge et curieux de toutes les techniques de fabrication, je mélange le forgeage, la soudure et l’usinage dans mes projets. Donc, je choque à la fois le forgeron puriste et le mécanicien puriste (- ; La soudure à l’arc avec électrode enrobée est très économique mais demande de l’entrainement pour arriver à faire des belles soudures. Si on a le temps et le courage, je trouve que c’est un excellent apprentissage. Après, les autres techniques semblent un jeu d’enfant. En particulier la soudure communément appelée semi-automatique. C’est une soudure à l’arc avec fil-électrode fourré (sans gaz de protection) ou non (avec gaz de protection). C’est un investissement plus important car le poste à souder est plus complexe et la bouteille de gaz a un prix (location ou achat). Mais c’est facile et rapide donc il faut réfléchir à l’intérêt d’investir. Pour les soudures plus précises, il y a le TIG. C’est un genre de chalumeau électrique avec aussi un gaz de protection. Le TIG s’écarte globalement du travail du forgeron. Cependant, ça m’a été bien utile pour souder la tôle relativement fine de ma forge à gaz. Le chalumeau à l’acétylène est aussi un nice to have, surtout pour réaliser des chauffes localisées.




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Avertissement de sécurité

Forger comporte beaucoup de dangers car on travaille avec du feu, des objets très chauds et parfois lourds et pointus ou coupants. Il peut y avoir des projections dans des directions imprévisibles. Mais les risques peuvent être très limités en respectant des règles assez élémentaires. Toujours porter des lunettes de protection. Les gants de soudeur sont aussi incontournables pour la majorité des manipulations. Il faut éviter de porter des vêtements synthétiques et le port d’un tablier en cuir est conseillé. En plus, on a le style avec un beau tablier en peau de vache (- ; Attention aux chaussures ! C’est incroyable les dégâts qu’un morceau de métal chauffé au rouge/jaune (et souvent assez pointu ou coupant en plus) peut faire en tombant et ça arrive quand même assez régulièrement. Des chaussures légères vont fondre et c’est la brulure assurée. Il faut porter des chaussures de travail hautes en cuir. Pour les risques d’incendie, le seau d’eau à proximité est indispensable. L’extincteur aussi. Enfin, une protection respiratoire est nécessaire pour les travaux de meulage. Et il faut veiller à la bonne évacuation des fumées.